16.7.12

Edmond


Assis sur une marche à côté de l'église, Edmond. Américain, arrivé en France avec la guerre, il s'installe ensuite dans une chambre de bonne rue Bonaparte. Traducteur d'ouvrages d'art, il gagne bien sa vie, se marie avec Olga. Ne sortant jamais de Saint Germain des Prés sauf pour quelques séjours en Normandie, il affectionne les soirées entre amis, les conversations passionnées sur la politique, la littérature, les arts.

Aujourd'hui, ses amis ont disparu, un par un. Olga aussi.

Pour s'occuper, il lit. Des philosophes, principalement. Et après le déjeuner, il sort fumer. En bourrant sa pipe, il rev(o)it toutes ces discussions. Les yeux fixés sur ses pensées, il ne voit pas les passants, taches floues et colorés sur fond gris. Un sourire aux lèvres, il repense à son ami Ramezan, intellectuel fin et puissant, pessimiste et fataliste, heureux seulement lorsqu'il évoquait la Perse, ses écrits, ses enluminures, mais si invariablement accablé en fin de dîner par le poids des choses et l'angoisse de l'avenir qu'il se taisait après avoir lancé sur un ton désespéré : "n'oubliez jamais, mes amis, que les plus grosses couilles sont toujours au service d'une bite." Encore maintenant, Edmond s'interroge sur le sens de la formule.



3 commentaires:

Séverine a dit…

oh !
des photos
:)

christine a dit…

je suis sûre que c'est un pseudo !

aicha a dit…

J'ai été émue en lisant cette petite biographie. J'aime beaucoup la plume simple et efficace...
Merci. :)